Rappel : le texte qui suit est issu de la pensée de Sri Nisargadatta Maharaj, sage hindou, appartenant à la branche Advaita de l’Hindouisme. L’auteur a utilisé les mots de Maharaj eux-mêmes. Il a eu recourt à des altérations mineures et à des enchaînements afin de facilité la lecture, sans en changer le sens.
Il a été présenté progressivement au cours des numéros de septembre 2014 à novembre 2015 de la dépêche. L’Advaita est proche du Taoïsme et les deux ont la même perspective spirituelle.
146. Avant que les mots soient prononcés, avant que vous ne disiez "Je Suis", vous êtes cela. L’habitude la plus enracinée que vous avez est de dire "Je Suis". C’est l’habitude racine, mais ce sens "d’Être" est irréel.
147. Jusqu’au moment où vous reconnaîtrez et vous identifierez complètement avec la connaissance "Je Suis", vous vous identifierez avec le corps. Lorsque l’on cesse de s’identifier avec le corps, on transcende non seulement le corps mais la conscience également, puisque la conscience est un produit du corps.
148. Présentement vous êtes ce "Je Suis", mais ce "Je Suis" n’est pas la vérité. Peu importe ce que vous êtes précédant l’apparition du "Je Suis", cela est votre véritable nature.
149. Essayez de vous stabiliser dans le concept primaire "Je Suis" afin de vous en départir et en même temps de tous les autres concepts. Pourquoi suis-je totalement libéré ? Parce que j’ai compris l’irréalité de ce "Je Suis".
150. Asseyez-vous calmement en étant un avec la connaissance "Je Suis", à ce moment là vous n’êtes pas concerné avec le monde, ou, avec ce qui se passe dans le monde. Un Jnani (un être réalisé) n’est pas obsédé par les calamités ou les problèmes quels qu’ils soient, car il a transcendé le principe "Je Suis".
151. Commencez avec le corps. Du corps vous obtenez la connaissance "Je Suis". Dans ce processus, vous devenez de plus en plus subtil. Lorsque vous êtes dans une position pour observer la connaissance "Je Suis", vous avez atteint le plus haut.
152. Votre individualité doit partir. Le monde entier bouge sur la base d’un concept, et c’est le "Je Suis" – le concept fondamental de notre individualité. Seul cet individu qui a perdu son individualité s’est fusionné avec le "Parabrahman" (L’Absolu).
153. Focalisez votre attention seulement sur la conscience "Je Suis". Qui possède le sens du "Je Suis"? C’est la Conscience qui connaît "Je Suis" en conséquence elle est une autre, c’est plus que le "Je Suis", le plus grand. Seul un état non-illusoire peut connaître l’état illusoire.
154. N’existez-vous pas même avant d’avoir prononcé les mots "Je Suis"? Restez-là seulement. Là débute votre spiritualité, le plus grand "vous", le "Je Suis" sans mots. L’observation arrive à ce principe qui précède votre prononciation des mots "Je Suis".
155. Analysez la mort et vous trouverez que c’est cette qualité "Je Suis", cette qualité du sens d’être qui tombe dans le néant. Seulement Je, l’Absolu, demeure. Restez-là seulement, rien n’arrive jamais au Je, l’Absolu.
156. Qui a t’il en vous qui comprend cette connaissance "vous êtes"? – ou partant de la position du "Je Suis" sans nom, titre ou mots ? Retombez dans ce centre le plus profond et observez la connaissance "Je Suis" et "soyez seulement".
157. Présentement votre "Je Suis" est dans l’état d’être. Mais lorsque vous n’avez pas la connaissance de l’illusion "Je Suis", l’état "Poornabrahman" ou "Parabrahman" (l’Absolu) prévaut. En l’absence du sens du "Je Suis" vous êtes le tout, l’état "Poornabrahman", l’état permanente.
158. Lorsque vous méditez sur le plus grand principe en vous, qui est la connaissance "Je Suis", une étape surviendra où vous vous oublierez totalement vous-même. C’est un état de félicité où il n’y a aucun besoin de mots, de concepts ou même du sens du "Je Suis". Cet état ne sait pas "qu’il est", il est au-delà du bonheur et de la souffrance, et complètement au-delà des mots. On l’appelle "Parabrahman" – un état de non-expérience.
159. Avant que vous ne disiez "Je Suis", vous êtes déjà. "Je Suis", les mots ou la sensation "je suis" que vous avez à l’intérieur de vous n’est pas l’état éternel. Mais vous êtes éternel et ancien.
160. L’expérience elle-même que vous existez est "Turiya" (la quatrième) "Turiya" signifie l’endroit où est la conscience, elle est appelée le principe de la naissance. Quelqu’un qui connaît "Turiya" est "turiyatita" (au-delà la quatrième).
161. Afin de vous stabiliser dans le "Turiya" vous devez le connaître comme le principe de la naissance (la connaissance du "Je Suis" dans son absolue pureté). "Turiya" est toujours décrit comme l’état du témoin qui voit au-delà de l’état éveillé, du rêve et du sommeil profond. Et "turiyatita" est même au-delà de cela.
162. La conviction que ce monde n’a jamais existé peut survenir seulement à "Parabrahman" (L’Absolu). Si ceci est effectivement votre conviction, vous êtes alors "Parabrahman".
163. Focalisez sur votre sens "d’Être" (la connaissance "Je Suis") jusqu’au moment où vous y êtes bien établi, seulement alors serez-vous capable de le transcender. Une fois que vous aurez fait cela, vous ne serez plus affecté par vos désirs, vous les aurez transcendés.
164. Le "Je Suis" dans son absolu pureté est quelque chose que vous ne pouvez pas exprimer avec des mots, c’est la connaissance, la Conscience avant les pensées. Vous devez seulement "Être". Devenir établi dans la Conscience "Je Suis" est tout ce qu’il y a d’important. Plus tard vous transcenderez aussi le "sens d’être".
165. Je sais que "Je" n’ai jamais existé, ce "sens d’être" ne fut jamais là pour moi. Je suis éternel.
166. Si vous le désirez, vous pouvez prendre le "Je Suis" comme votre destiné. Lorsque vous vous attardez en tant que "Je Suis", vous réalisez que ce n’est pas votre mort, mais la disparition du "Je Suis". Vous y séjournez tout simplement, et lui-même vous racontera sa propre histoire.
167. L’identité au corps ne peut pas obtenir cette connaissance, la connaissance "Je Suis" doit obtenir cette connaissance "Je Suis". Lorsque la connaissance habite dans la connaissance, il y a transcendance de connaissance.
168. Le "Je Suis" est l’attribut dans sa forme le plus pur (il peut même être dit n’avoir aucun attribut) Lorsque même ce pur attribut quitte, c’est "Parabrahman". "Brahman" (Dieu ou "Je Suis") signifie que "la nouvelle" est arrivée. Quand cette "nouvelle" a quitté, c’est "Parabrahman". Que vous existez est la connaissance primaire !
169. Cette conscience "Je Suis" est extraordinaire car elle crée le vaste monde, mais vous êtes plus extraordinaire, car vous êtes la réalité derrière et au-delà de cette conscience "Je Suis".
170. Vous êtes la réalité, vous êtes "Parabrahman" (L’Absolu), alors méditez sur cela, souvenez-vous de cela, et finalement l’idée "Je suis Parabrahman" vous quittera également.
171. Le "Je Suis" est impartial, c’est le "Je Suis" qui enquête et c’est le "Je Suis" qui se débarrasse de lui-même et se stabilise dans l’éternité. Devenez un avec le "Je Suis", puis alors vous le transcenderez. Puis "moi" l’Absolu ne suis pas le "Je Suis".
172. Avant que le "Je Suis" n’ait traversé votre esprit, vous étiez dans l’état le plus grand – le "Parabrahman". Votre chute a débutée avec l’apparition de ce sens "d’Être", ce "Je Suis". Avec l’apparition de cette connaissance "Je Suis", la chute suivante fut d’embrasser le corps comme "Je Suis". Puis vous avez tellement ramassé de choses en vous. Accrochez-vous sur l’état de vous connaître comme "Je Suis", en tant que réalité. Toutes les autres choses que vous avez rajoutées sur vous sont irréelles.
173. Lorsque vous transcendez la connaissance "Je Suis", l’Absolu prévaut. L’état est appelé "Parabrahman", alors que la connaissance "Je Suis" est définie comme "Brahman". Cette connaissance "Je Suis" ou le sens "d’Être" est une illusion. En conséquence, lorsque Brahman est transcendé, seul "Parabrahman" est, en lequel il n’y a même pas une trace de la connaissance "Je Suis".
174. Votre état éternel Absolu précédant le "sens d’être", lorsque le message "Je Suis" n’est pas, est d’une suprême signification. Qui aurait pu observer le message "Je Suis", si votre état primordial de non-être n’était pas là ?
175. (i) Vous êtes la connaissance "Je Suis". Alors si vous voulez vénérer, adorez cette connaissance "Je Suis". Soyez dévoué à ce sens "d’Être" seulement. Lorsque vous faites cela, d’autres rituels deviennent redondants et inutiles.